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Le collectif Femmes de Santé présente les 6 solutions issues des Etats Généraux sur la place de la femme dans le secteur professionnel de la Santé
Le 9 décembre 2021, le collectif Femmes de Santé organisait sa première édition des Etats Généraux sur la place de la femme dans le secteur professionnel de la Santé. A l’issue de ces débats animés, 6 solutions pratiques et concrètes ont été sélectionnées sur les quatre problématiques suivantes : perception biaisée des femmes, autocensure et vie de famille, moindre accession des femmes aux postes à responsabilités et manque de reconnaissance professionnelle des femmes. Plus de 100 participantes ont travaillé au sein de 4 ateliers pour élaborer ces propositions.
Présentation des solutions devant Madame La Ministre Elisabeth Moreno et Madame la Députée Marie-Pierre Rixain
Alice de Maximy, fondatrice du collectif, a pu présenter ces solutions, lors de la conférence EntrepreneurEs Innovantes devant Madame la Ministre Elisabeth Moreno, Ministre déléguée auprès du Premier Ministre, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances et Madame la Députée Marie-Pierre Rixain, à l’initiative de la loi visant à accélérer la participation des femmes à la vie économique et professionnelle du 21 décembre dernier.
Les solutions
Ces 6 propositions incarnent des solutions concrètes et simples à mettre en œuvre pour améliorer la place des femmes dans le domaine de la Santé, dans la droite ligne des missions du Collectif.
Solution 1 : création d’une campagne de communication gouvernementale et multicanale valorisant les femmes en tant que professionnelle et dénonçant le plafond de verre :
Diffuser des success stories et des vidéos mettant en avant les femmes dans des rôles modèles.
Diffuser des spots publicitaires illustrant les bénéfices de la mixité au niveau managérial avec l’intervention de duos femme-homme qui expliquent pourquoi ils soutiennent cette mixité, leur déclic afin que tous puissent s’engager à leur tour.
Créer et diffuser des séquences « vis-ma-vie » avec des hommes dirigeants en postes pour sensibiliser sur la réalité professionnelle vécue par les femmes, et inversement.
Solution 2 : mise en place d’un modèle professionnel qui normalise la maternité au sein des entreprises et des établissements de santé. Cela passe par :
L’intégration dans la fiche de poste des modalités de l’accompagnement de la grossesse, du congé maternité, du congé paternité et de la continuité de l’activité au sein du service et les remplacements mis en place pendant ce congé,
Inciter à la prise du congé paternité via les managers et les dirigeants,
Accompagner le retour du congé maternité, en ayant établi un retour à l’emploi clair, en amont, et en proposant des MOOCs diplômants sur le long terme, pouvant être suivis pendant le congé maternité si la femme le souhaite.
Solution 3 : création d’une charte d’entreprise/d’institution qui favorise l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle avec notamment les éléments suivants :
Gérer le temps :
Montrer l’exemple : interdire les réunions, conseils d'administrations et comités de pilotage après 18h,
Appliquer une charte de déconnexion avec un « malus » pour les managers s’il y a un non-respect de la charte de déconnexion,
Former les salariés à l’organisation de leur temps de travail lors de leur arrivée au sein de l'établissement ou dans l’entreprise.
Développer les systèmes de garde d’enfants (crèches, activités périscolaires…), notamment en entreprise et à domicile, et indexer leur coût sur les revenus des parents.
Autoriser une combinaison entre le télétravail et le présentiel, à 50% si cela est compatible avec la fonction.
Solution 4 : imposition de quotas (minimum de femmes porteuses de projets) dans les investissements et les subventions (notamment des offres de la BPI) alloués aux entreprises ou appels à projets, pour favoriser la création d’entreprises ou de projets de santé par les femmes.
Solution 5 : accompagnement des femmes par les entreprises et les établissements de santé, pour leur permettre d’oser plus, et notamment de postuler aux postes à responsabilités.
Généraliser des programmes de mentoring dans toutes les structures. L’idée est d’avoir systématiquement des binômes mixtes : des femmes qui mentorent des hommes, des hommes qui mentorent des femmes, afin de gommer les différences de genre et de monter en compétence grâce aux savoir-faire de chacun.
Créer des roadmaps pour les femmes (= parcours professionnel au sein d’une même entreprise ou établissement) intégrées dans la Qualité de Vie au Travail ainsi que dans les objectifs RH des entreprises et institutions.
Mettre en place une formation en entreprise et dans le secteur public pour casser l’autocensure et briser le syndrome de l’imposteur. Cette formation serait triple avec :
Des ateliers mixtes pour développer son leadership, la confiance en soi,
Des média training qui aborderaient les éléments de langages verbaux et non-verbaux à utiliser, la définition de l’image qu’elles souhaitent communiquer, et le développement de leur expertise,
Une formation proposée par les services RH pour apprendre à négocier son salaire et ses promotions tout au long de sa carrière.
Former les femmes au développement et à l’utilisation des réseaux professionnels et favoriser leur inscription à ces réseaux.
Solution 6 : création d’un label Femmes de Santé, contre le sexisme et les discriminations envers les femmes au travail, qui inclurait notamment, mais pas seulement, de :
Identifier les critères discriminants (comme la répartition femmes-hommes par tranche de salaires, par poste à responsabilités ou de directions, par type de contrats…) et prévoir des accompagnements en fonction des situations inégalitaires.
Mettre en place des formations sur les sujets « remarques sexistes » et « harcèlement sexuel » avec des jeux de rôles pour débanaliser les premières et comprendre les rôles harceleur-harcelé. Ces formations seraient obligatoires pour les personnes qui ont déjà harcelé une personne et pour les manageurs et tous les dirigeants, DG et présidents inclus.
Nommer un référent “sexisme et harcèlement” dans les entreprises et organisations à l’instar des hôpitaux.