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Marion Leboyer
Création d'un Institut de Médecine de Précision en Psychiatrie
Marion Leboyer est professeur de psychiatrie à l'Université Paris Est Créteil (UPEC) à Créteil en France. Elle dirige le Département Universitaire de Psychiatrie et Addictologie (DMU IMPACT) des Hôpitaux Universitaires Henri Mondor à l’AP-HP et la Fédération Hospitalo-Universitaire d’addictologie et de Psychiatrie de précision des hôpitaux du Sud Francilien. Elle dirige également le laboratoire INSERM de NeuroPsychiatrie Translationnelle qui fait partie de l'Institut Mondor de recherche biomédicale.
Depuis 2007, elle est directrice générale d'une fondation de coopération scientifique à but non lucratif, « Fondation FondaMental » créé par le ministère français de la Recherche qui pour objectif de soutenir la recherche sur les maladies mentales pour améliorer leur prise en charge.
Marion Leboyer est auteur ou co-auteur de plus de 900 publications internationales à comité de lecture (facteur H = 98) et fait partie des chercheurs les plus cités (Clarivate). Elle a reçu en décembre 2021 le Grand Prix de la recherche Inserm.
Quel est votre projet ?
Aujourd’hui ce qui freine le développement d’innovations thérapeutiques en psychiatrie c’est l’hétérogénéité des pathologies comme les dépressions, les troubles bipolaires ou les troubles du neuro-développement. Nous devons donc, comme on l’a fait en cancérologie ou en cardiologie, découvrir des sous-groupes homogènes de malades. Pour cela, nous voulons construire et suivre de grandes cohortes de patients, finement caractérisées sur le plan clinique, cognitif, mais aussi à l’aide d’analyses génomiques, immunologiques, métabolomiques, métagénomique, mais aussi d’imagerie cérébrale ou d’électrophysiologie afin de construire de grandes bases de données multimodales qui devraient nous aider à identifier des signatures clinico-biologiques de sous-groupes homogènes de malades, pour mieux comprendre les mécanismes étiologiques qui sous-tendent ces pathologies et déployer des stratégies thérapeutiques ciblées.
Quels ont été les obstacles rencontrés pour monter le projet ?
Bien sûr, la clé c’est le financement de ce type de stratégie, mais c’est aussi la construction d’infrastructures nationales qui nous permettent d’accueillir les patients et de les évaluer de manière homogène sur l’ensemble du territoire. Pour cela, il faut continuer à fédérer les communautés, déployer et continuer à déployer des plateformes de diagnostics et de recherche, spécialisées par pathologie, que sont « les centres experts de la fondation FondaMental » qui permettent de mutualiser les outils cliniques, les échantillons biologiques afin de construire de grandes bases de données partagées qui pourront être analysées avec les outils de l’intelligence artificielle.
Quels sont les enjeux actuels de la santé mentale ?
Les grands enjeux de la santé mentale sont :
de combattre le manque d’information et la stigmatisation dont sont victimes les personnes atteintes de maladies mentales,
de déployer des stratégies de prévention en apprenant très tôt qu’il faut prendre soin de la santé de son cerveau comme on le fait pour la santé de son cœur en améliorant son alimentation, son sommeil et son activité physique,
de dépister les pathologies somatiques qui sont associées aux maladies psychiatriques et qui ne sont aujourd’hui pas assez dépistées à cause du clivage entre la prise en charge somatique et psychiatrique,
de diagnostiquer plus tôt les maladies mentales car le pronostic dépend de la précocité du diagnostic,
de mieux utiliser toutes les ressources thérapeutiques qui sont à notre disposition qui sont les traitements médicamenteux, les psychothérapies et l’hygiène de vie.
Et dans 10 ans, comment voyez-vous la santé ?
Dans 10 ans, l’organisation de la santé mentale sera à la fois globale prenant en compte la santé physique et la santé mentale, sans clivage, mais aussi personnalisée pour chaque patient, en offrant une évaluation systématique de ses facteurs de risque génétique mais aussi de ses facteurs de risque environnementaux qu’ils soient liés à une infection, à la pollution ou au stress, de ses anomalies immunologiques ou métabolomique, de sa flore intestinale. Une prise en charge précoce, déstigmatisée, intégrée, devrait permettre d’améliorer le pronostic, de réduire le handicap et de mieux préserver notre capital cérébral.