Cadre supérieure dans un groupe mondial du BTP, le 23 janvier 2009, tout s'arrête : Laurence s'effondre ivre morte à la cérémonie des vœux... Son alcoolisme, que beaucoup connaissait, lui fait tout perdre, notamment sa dignité de femme. 12 ans plus tard, elle revient sur la scène professionnelle, durablement rétablie de cette maladie et fait de la prévention grand public : depuis 2019, chaque début d'année, tout citoyen est invité à faire le « Janvier sobre » et à s'interroger sur sa relation à l'alcool.

Quel est votre projet ?

Mon projet Janvier Sobre, est de permettre à toute personne qui le souhaite de s’interroger à chaque début d’année sur sa relation à l’alcool. Et à se tester en se fixant un défi face à l’alcool : exemple : pas d’alcool pendant 1 mois, ou pas d’alcool en semaine et un verre (standard) le week-end, ou encore, pas d’alcool seule… et se faisant, vérifier que sa consommation n’est pas problématique.

Quels ont été les obstacles rencontrés pour monter le projet ?

L’obstacle principal a été l’absence de soutien des pouvoirs publics et des institutions de Santé que j’ai pourtant pris soin de rencontrer pour leur expliquer ce projet Janvier Sobre. Alors, je l’ai lancé seule le 4 janvier 2019 (1ère édition) et ça a marché ! Nous organisons déjà la 5ème édition 2023. Lorsque la motivation existe, les obstacles s’effacent…

Quels sont les enjeux actuels de la santé ?

1 français sur 10 a un problème avec l’alcool : excès ou abus. Et beaucoup ne le savent pas, tant le sujet reste tabou. Or, l’alcool tue chaque année 41 000 personnes dans notre pays. C’est la 2ème cause prématurée de mortalité après le tabac.

Et dans 10 ans, comment voyez-vous la santé ?

Je la vois sans tabou, sans honte, quelle que soit la maladie. Je la vois plus proche de la réalité, plus humaine, plus à l’écoute des malades qui, pour certains, souffrent en silence.