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Christelle Galvez
Art51 : Suivi à domicile des patients atteints de cancer et traités par Immunothérapie
Quel est votre projet ?
Art51 : Suivi à domicile des patients atteints de cancer et traités par Immunothérapie
Le projet est la mise en œuvre d’un collectif pluridisciplinaire « patient/soignants » Ville/Hôpital permettant d’organiser à domicile le suivi ainsi que le traitement des patients atteints d’un cancer sous immunothérapie.
En Auvergne-Rhône-Alpes, l’agence Régionale de Santé a autorisé cette expérimentation sur 5 ans pilotée par le Centre Léon Bérard en partenariat avec les Unions Régionales des Professionnels de Santé (Médecins et Infirmiers) et le Réseau de Cancérologie Régional. Les premières inclusions ont commencé en juin 2020. Au total, 375 patients seront inclus dans l’expérimentation sur cinq ans dans le cadre du dispositif « Article 51 » de la loi de financement de la sécurité sociale. Ce projet s’appuie sur des valeurs fortes construites sur 20 ans d’immersion au sein du système de santé et d’analyse des organisations de soins.
Il permet de reconnaître les capacités de chacun : du patient à tous les soignants pluridisciplinaires ville/hôpital qui composent le collectif ainsi que leurs besoins et attentes. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai identifié l’appel à projet dans le cadre de l’article 51, comme un espace de découvertes pour cette nouvelle organisation humaine innovante qui contribue à améliorer le parcours de soin, tout en expérimentant un financement au parcours et non plus à l'activité comme habituellement.
Ce cadre permettra au collectif d’expérimenter dans un climat de confiance et d’écoute dans lequel la co-construction est rendue possible. Ceci, malgré l’enjeu de la modification de la structure de rémunération qui entraine un changement majeur dans la relation entre les acteurs de santé
C’est avec enthousiasme face l’autonomie donnée que nous apprenons à prioriser chaque étape et à agir avec discernement en permettant que chaque action soit menée avec sens pour le patient comme pour les soignants sous l’impulsion d’une dynamique commune dans le respect de chacun par l’écoute des retours d’expérience et les réajustements en temps réels.
Quels ont été les obstacles rencontrés pour monter le projet ?
Les obstacles sont de plusieurs ordres mais ceux qui m’ont couté le plus sont les suivants :
Créer une dynamique projet territoriale au-delà des murs de l’hôpital en proposant aux acteurs de ville de participer activement au parcours de soins en mettant en œuvre et en rémunérant des nouvelles compétences à domicile.
Par exemple : Il y a 14 000 infirmières libérales en région AURA, la cartographie des compétences en éducation thérapeutique sur le territoire ne fut pas simple à construire, le temps et le cout dédiés à la formation des IDEL pour acquérir cette compétence en pleine crise sanitaire fut un challenge à relever.
Imaginer tous ensemble un nouveau moyen de paiement des soins par un financement au parcours, l’hôpital devient payeur des acteurs sur le parcours en rémunérant les nouveaux actes dérogatoires comme l’éducation thérapeutique aux IDEL ou les transports des patients de l’ambulance aux transports en commun.
Par exemple : il a fallu définir des différents forfaits par séquence de parcours ainsi que la rémunération des ateliers d’éducations thérapeutiques des infirmiers à domicile.
Quels sont les enjeux actuels de la santé ?
Après cette période complexe, l’enjeu principal sera de redonner du sens et l’envie d’imaginer ensemble un avenir désirable dans lequel le progrès organisationnel en santé est possible :
En Renforçant les contacts entre les acteurs pour nourrir le climat de confiance et de sécurité et d’appartenance à une équipe malgré la distance et toutes leurs différences et l’intégration du numérique.
En Donnant la place à la parole du patient et permettant la codécision à chaque étape de sa prise en charge. En étant au cœur de ses attentes sans les extrapoler en prenant le temps de les écouter et en donnant de l’espace aux retours d’expérience.
En Cultivant l’autonomie de tous par le partage de la connaissance et en renforçant les moyens de communication entre les professionnels et le patient.
En Prévenant et anticipant les risques Biopsychosociaux pour rendre pertinent les venues à l’hôpital et de réduire la fatigue, la perte de temps et les coûts associés des hospitalisations aux transports sanitaires.
Puis pour consolider le collectif patient et les soignants de ville et de l’hôpital l’enjeu sera de rendre efficace la transmission d’informations entre tous par un système interconnecté national et aussi humaine lors de rencontre. Malgré le peu d’usage de l’outil aujourd’hui des relèves d’équipe 2.0 : patient /hôpital/ville/ sont à organiser et systématiser.
Et dans 10 ans, comment voyez-vous la santé ?
Des citoyens aux institutions communales, départementales et régionales et nationales se seront unis pour définir une politique de santé publique engagée et ergonomique pour chacun, elle pourra ainsi être déclinée par tous avec agilité et simplicité.
Le monde de la santé aura pris l’engagement vers une culture de la prévention en santé dès la petite enfance, en investissant chaque étape de vie jusqu’au 3ème âge par une approche : du maintien et de la promotion de la BONNE SANTE par et pour chacun conscient qu’il est corresponsable de sa santé par des comportements sécurisants avec des acteurs engagés à ses côtés et une assurance Santé Solidaire et Juste.
Le monde de la santé aura vu l’émergence de nouveaux métiers avec de nouvelles compétences, de nouvelles possibilités technologiques (intelligence artificielle et outils de santé connectés) se basant sur des données de santé sécurisées qui vont permettre le suivi des patients à distance, mettant ainsi fin aux déplacements inutiles vers les mega structures hospitalières. Le système de santé en Ville/Plateau de soins de recours avec plateaux techniques de pointe sera coordonné et visible.