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Catherine Cornibert
Soins aux Professionnels de la Santé
Quel est votre projet ?
Soins aux Professionnels de la Santé
Mon projet a été la co-création de l’association SPS (Soins aux Professionnels de la Santé) qui a pour origine le rassemblement d’un groupe d’experts souhaitant partager et défendre la santé des professionnels de la santé. Créée en novembre 2015, SPS est une association nationale reconnue d’intérêt général :
• qui vient psychologiquement en aide aux étudiants et professionnels de la santé en souffrance au travail ;
• et qui agit en prévention pour leur mieux-être.
Depuis 2015, je dirige les actions et la communication de SPS.
En voici les principales actions :
La mise en place d’une ligne nationale d’écoute, composée de plus de 100 psychologues: le numéro vert SPS (0805 23 23 36), ouvert 24h/24 et 7j/7, gratuit et anonyme avec 100% de décrochés. Le développement d’une appli mobile Asso SPS.
La création du premier réseau national du risque psychosocial (en partenariat avec le Service de Santé des Armées et le réseau Morphée)
La création de programmes de formation et de prévention pour agir en prévention pour le mieux-être des professionnels de la santé et des étudiants (JADES)
L’ouverture de La Maison des soignants qui est le premier lieu privilégié et dédié à tous les professionnels de la santé et les étudiants en santé pour se soigner et améliorer leur mieux-être. Situé à deux pas de l’Arc de Triomphe à Paris, la Maison des soignants offre, dans un espace de près de 800 m2, une expérience originale pour se soigner, se former, s’informer et se ressourcer
L’élaboration d’enquêtes et d’études sur les vulnérabilités et l’état de santé des professionnels de la santé. À ce jour, près de 10 rapports et recommandations ont permis de structurer notamment les actions de SPS.
L’organisation de colloques nationaux tous les ans depuis 2015 pour communiquer sur les actions en cours et fédérer les acteurs sur ce sujet. Le 7è colloque est prévu en novembre 2021.
Parce qu’il y avait urgence pour la santé des étudiants, l‘association SPS a répondu à leurs besoins depuis fin 2020 en leur mettant à disposition tous les services de l’association SPS et créant le site et la communication de #soinsauxetudiants.
L’association SPS a été récompensée depuis 2016 par 7 prix pour ses actions et communication auprès des professionnels de la santé et des étudiants.
Quels ont été les obstacles rencontrés pour monter le projet ?
Ils ont été nombreux ! On peut notamment citer :
certaines structures ordinales qui ont menacé SPS dans ses actions et communication, de peur « d’abimer » l’image de la profession.
le refus de l’affichage du numéro vert SPS, en niant la souffrance des soignants.
le manque de coordination régionale/nationale pour avoir une plateforme unique à diffuser à l’ensemble des professionnels de la santé.
le manque de financement de structures publiques du seul dispositif accompagnement psychologique, reconnu d’intérêt général, montrant son efficacité (qualité de l’écoute, réorientation et nombre d’appels gérés).
Malgré ces obstacles, SPS a bénéficié de structures et personnes très aidantes et compétentes pour travailler sans relâche pour les professionnels de la santé afin de leur offrir un accompagnement psychologique de qualité, et était prête en mars 2020 pour affronter un nombre grandissant d’appels au secours.
Quels sont les enjeux actuels de la santé ?
L’année 2020 a été catastrophique pour le système de santé, en mettant en avant des grandes faiblesses qui ont considérablement dégradé la qualité des soins essentiels ; avec comme conséquences au-delà de crise sanitaire, des crises économiques et psycho-sociales, et de forts impacts sur la santé et le moral des Français.
La santé mentale est devenue un enjeu majeur de santé publique avec 3 millions de personnes qui souffrent de troubles psychiques sévères en France, avec un risque suicidaire accru.
Les travaux réalisés par le biais des enquêtes menées auprès de la population confirment le contrecoup des confinements sur l’accroissement de la prévalence de troubles du sommeil, de symptômes anxieux, dépressifs, ainsi que persistants associés à un stress post-traumatique. Ces augmentations ont été particulièrement observées chez les jeunes, mais aussi dans les populations ayant un statut socio-économique modeste.
Au-delà de vacciner la population le plus largement possible, il faut maintenant agir rapidement, pour rétablir et renforcer le système de santé afin de déployer des outils, et régler les principaux problèmes sociétaux et environnementaux qui provoquent beaucoup de souffrance en France.
Au-delà d’ajouter des années à la vie, dans ce nouveau contexte, n’est-il pas nécessaire de rajouter de la vie aux années ?
Après avoir fait des enquêtes mentionnant les besoins des personnes œuvrant à une meilleure santé mentale, il sera sans doute nécessaire de structurer rapidement un dispositif efficace d’accompagnement psychologique et des actions de prévention pour assurer le mieux-être de la population française.
Et dans 10 ans, comment voyez-vous la santé ?
Résolument bonne mais avec des défis majeurs (vieillissement de la population, maladies chroniques, épidémies mondiales) qui nécessiteront des dynamiques d’adaptation pour combattre ces menaces au milieu de points critiques comme les inégalités socio-territoriales. En tant que Docteur en pharmacie, je crois que les progrès en santé viendront des nouveaux traitements, réalisés sur mesure. Les entreprises du médicament devront devenir des entreprises du soin, voire de la santé, avec la mise en place de services améliorant le parcours de vie du patient, comme les nouvelles technologies d’intelligence artificielle.
Il ne faudra pas oublier les actions de prévention, délaissées à ce jour, pour accéder à une santé intégrative prenant en compte toutes les interventions non médicamenteuses démontrées scientifiquement. Les métiers de la santé vont devoir radicalement évoluer pour faire face à la fois aux enjeux de santé publique et mieux répondre au besoin du patient au cœur du système de santé.