Après quelques années dans de grands groupes, Axelle décide de mobiliser ses connaissances et son énergie pour faciliter la vie de 20 millions de patients en France. A 29 ans, elle fonde Mapatho, une start-up qui propose aux patients chroniques une boîte à outils sur leur pathologie et les met en relation avec des soignants hautement qualifiés. En 2019, elle co-fonde le Think Tank santé « Les Ateliers Mercure », qui regroupe plus de soixante-dix professionnels de santé et entrepreneurs en santé qui travaillent sur des propositions pour moderniser le système de soins et elle publie, en 2020, le livre : Lonely Patient (éditions Débats Publics). Fort du succès du premier livre, elle publie Happy Patient en 2021 pour proposer dix solutions concrètes pour améliorer le quotidien des malades chroniques.

Quel est votre projet ?

Mapatho est une plateforme qui lutte contre les inégalités d'accès aux informations dont souffrent les malades chroniques.

Sur leur espace qu’ils personnalisent, les patients retrouvent les actualités liées à leur pathologie et celles de vos proches, des professionnels de santé recommandés par des patients et des associations et une sélection de ressources disponibles pour améliorer leur vie au quotidien.

Chez Mapatho, nous sommes convaincus qu’un patient bien informé devient le principal acteur de sa santé.

C’est pourquoi, nous donnons la parole aux patients et s’inspirons de leur expérience pour améliorer le parcours de soin d'autres patients.
Déjà 70 000 patients utilisent notre outil et nous avons réussi à fédérer 53 associations de patients partenaires.

Quels ont été les obstacles rencontrés pour monter le projet ?

En tant que patiente et non professionnelle de santé, il n'est pas facile d'innover pour améliorer le système de santé. Les patients manquent de légitimité. J'ai donc dû trouver ma légitimité ailleurs notamment grâce à nos cinquante associations partenaires et aux livres que j'ai écrits.

Quels sont les enjeux actuels de la santé ?

Au-delà des grandes pandémies et de l'augmentation du nombre de malades chroniques dans le monde, le système de santé se divise entre le système public : lent mais accessible à tous et le système privé : plus rapide, parfois plus performant et avec une qualité de service aux patients nettement supérieure.

Nous devons transformer le système de santé afin que ce niveau de service soit légion, que le client final, le patient, soit au centre de ses soins et maître de ses décisions. Or pour être un patient éclairé et acteur, il faut pouvoir s'approprier les connaissances qui ne sont pas à la portée de tous aujourd'hui.

Et dans 10 ans, comment voyez-vous la santé ?

J'imagine que le monde de la santé ne sera plus uniquement régi par le million de français ayant fait le choix de faire leur carrière dans ce secteur mais par les 20 millions qui eux n'ont pas choisi d'y être confrontés mais qui le seront également toute leur vie.