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Anne-Sophie Joly
Collectif National des Associations d'Obèses
Quel est votre projet ?
Essayer de défendre, protéger, accompagner, les personnes en situation de surpoids et d’obésité.
Forte de mon expérience personnelle, je me suis dit que j’étais loin d’être la seule dans cette situation… Mais j’avais la chance à l’époque de travailler dans la presse médicale donc d’avoir accès à des informations sur la santé. En 1997-98, nous pouvions dire que la prise en charge de l’obésité était plutôt à l’âge des dinosaures !
Cela était sans compter bien sûr, sur la communication et l’éducation thérapeutique faites à destination des patients, entre autres qui étaient tout simplement NULLES .
Mon projet si l’on peut le dire ainsi, moi je dirais plutôt : ma modeste évidence de Saint Bernard que je suis, a été de me dire : aide, comme tu le peux, pour qui veut, mais fais le avec modestie, humilité, sincérité, le temps que tu le pourras…
Si tu aides 3 personnes, c’est très bien, si c’est 10 personnes c’est génial, et si c’est plus : et bien c’est plus.
Mais ne te retourne jamais sur ce que tu as déjà fait, tes victoires, tes combats obtenus et accomplis, regarde plutôt tout ce qui reste à faire, et toutes les personnes qui ont besoin d’aide. Car, eux, moi, nous, nous tous, c’est juste exactement pareil : la douleur physique et morale est la même, seule variation est l’intensité et la durée qui varie.
Puis entre nous, me dire un jour au seuil de ma mort : ma modeste vie aura-t-elle servi à quelque chose à part à moi-même… ? Je l’espère ? Car ayant connu une forme, des formes de souffrance en lien avec mon obésité et toutes ses multiples facettes, je ne souhaite pas que d’autres, que des enfants, la connaisse. Cela est illusoire, mais cela est aussi pour moi, tout comme beaucoup d’autres personnes : la modeste mission que je me suis fixée.
Quels ont été les obstacles rencontrés pour monter le projet ?
Les obstacles sont assez nombreux, à commencer par le fait d’être une femme, d’être une femme obèse, une femme jeune (à l’époque au commencement j’avais 30 ans), la non-reconnaissance de la pathologie.
Celle-ci est reconnue par l’OMS depuis 1997, mais absolument pas reconnue par la France ni par la population.
La très grande majorité des personnes ne considèrent pas l’obésité comme une maladie, mais à contrario, ils reconnaissent ses 18 pathologies associées : diabète, hypertension, cancers, infertilité, NASH, …
De plus, nous n’avons que très peu de traitements pour soigner l’obésité, et nous n’avons quasiment aucune prévention réalisée. La plupart de la population pense que cela est un problème de volonté, de capacité intellectuelle et d’un peu de sport…
Nous souffrons de discrimination à tout niveau, et la lutte pour faire avancer les choses est un combat de tous les jours, pour lutter contre cela nous avons besoin de tous.
Quels sont les enjeux actuels de la santé ?
Les enjeux sont énormes et cela à tout niveau. L’obésité coûte à la France 23 Milliards d’€ par an. Le surpoids et l’obésité représentent environ 47% de la population nationale soit environ 31 millions de personnes en France. Elle représente pour la crise du Covid19 - 47% des personnes en réanimation et 40% des décès (en surpoids et en obésité).
Les prévisions catastrophiques de l’OMS, niveau mondial, à l’aube de 2030 seront malheureusement largement dépassées !
Le surpoids et l’obésité sont bien plus que des tailles de vêtements plus grandes, ce sont des maladies chroniques émergeantes très tôt dans la vie des personnes. Des années de vie en mauvaises santé, des années de vie en moins, de la discrimination dans la vie professionnelle, de la précarité pour certains, une inégalité à la prise en charge des soins, voir un retrait total pour d’autre, une torture psychologique et physique, de la mésestime de soi et des autres…
Cela est bien plus que d'arrêter de manger, et faire un peu de sport !
Et dans 10 ans, comment voyez-vous la santé ?
La santé dans 10 ans, je la souhaite modeste avec déjà la formation de cette pathologie en cursus initial en médecine et autre formation de soignants.
La santé, je la souhaite dans son rôle de prévention. Enfin, d’information à la population, de vulgarisation pour tous, d’avoir les moyens de devenir acteur de sa santé, en préventif et en curatif. Une santé non condescendante et réservée uniquement à ceux qui osent poser des questions, qui s’accrochent et se battent. Vous n’avez pas toujours la force de vous battre, et vous n’osez pas…
Une santé qui ne rimera plus avec « la peur ». Une santé qui irait bien au delà du curatif, qui se mêlerait à l’écologie, à l’urbanisme, à l’agriculture, à l’agro-alimentaire, à l’éducation, au savoir, à la transmission, à la prévention, à l’anticipation. Une santé qui rimerait avec bien être moral et physique.
Une santé pour tous, vraiment accessible à tous, de façon égale qu’importe le niveau social et la taille de vêtement.